Enjeux et outils de l’égalité professionnelle en entreprise

14 Oct 2021 | Non classé | 0 commentaires

Jeudi 14 octobre s’est tenue dans l’auditorium de la DRIEETS (Direction régionale interdépartementales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) une rencontre sur les enjeux et outils de l’égalité professionnelle en entreprise avec des acteurs de la thématique. Cet événement s’inscrit dans la semaine de l’égalité professionnelle qui se déroule en Ile-de-France du 11 au 16 octobre 2021. Si les inégalités professionnelles femmes-hommes sont multi-factorielles, comment l’entreprise peut-elle concrètement agir afin que le principe « à travail de valeur égale, salaire égal » devienne enfin effectif ?

Alors que les femmes ont massivement investi le marché du travail et que leur niveau d’éducation a rejoint, voire dépassé, celui des hommes, les inégalités professionnelles persistent entre les femmes et les hommes. La rémunération mensuelle nette moyenne des femmes est toujours de 9 % inférieure à celle des hommes une fois les facteurs structurels retirés.

Dans la catégorie des cadres, en début de carrière, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est de 4 % à profil équivalent alors qu’il atteint 12 % chez les 55 ans et plus. En outre, les femmes font face à de nombreux freins dans leur parcours d’accès ou de retour à l’emploi.

La récente crise sanitaire a rendu plus visibles certaines inégalités de conditions de travail et d’expositions aux risques professionnels des femmes et des hommes, notamment sur la période de télétravail généralisé. Le télétravail n’était que peu utilisé avant la crise. Aujourd’hui, 60% des femmes actives font confiance en leur avenir contre 75% avant la crise. 31% des salariés travaillent plus souvent tard le soir ou le weekend et 50% déclarent avoir davantage de tâches domestiques qu’auparavant. Le télétravail, censé apporter confort et souplesse dans l’emploi du temps des actifs montre que les hommes et les femmes ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, les femmes n’ont pas accès à un espace dédié au travail à la maison. Elles sont souvent dérangées durant leur activité professionnelle (enfants, vie privée,…). La répartition des tâches au sein du foyer évolue toujours au détriment des femmes (temps pour faire les courses, préparation des repas de la famille, tâches domestiques). La charge mentale pèse toujours sur les femmes.

Selon l’Institut des Politiques Publiques (IPP), les inégalités salariales entre les femmes et les hommes demeurent importantes : en 2018, les femmes ont en moyenne des salaires inférieurs de 25 % par rapport aux hommes.

L’ampleur de cet écart varie cependant de 5 à 25 % selon la façon dont il est mesuré.

L’utilisation de différents indicateurs des inégalités est nécessaire : chacun a une logique propre. Une part substantielle des inégalités s’explique par de la ségrégation entre entreprises, les femmes travaillant en moyenne dans des entreprises offrant des salaires plus faibles. Ainsi, pour résorber totalement les inégalités de salaire entre les femmes et les hommes, on ne peut se contenter d’imposer l’égalité́ salariale aux entreprises.

En moyenne, les femmes gagnent 23 % de moins que les hommes. À temps de travail équivalent, elles touchent 16,8 % de moins que les hommes. Plus on s’élève sur l’échelle des salaires, plus les écarts entre femmes et hommes sont grands.

Pour annuler l’effet du temps partiel et des heures supplémentaires, on compare les salaires sur la base de 35 heures hebdomadaires, les « salaires en équivalent temps plein ». Pour un temps plein, le salaire mensuel net moyen des hommes est de 2 547 euros en 2018, celui des femmes de 2 118 euros. En moyenne, les femmes gagnent alors 429 euros de moins que les hommes, soit 16,8 % de moins. Ou encore, les hommes touchent en moyenne un salaire supérieur de 20,3 % à celui des femmes.

Plus on progresse dans l’échelle des salaires, plus l’écart entre les femmes et les hommes s’agrandit. Selon les dernières données disponibles (Insee 2018), toujours en équivalent temps plein, les 10 % des femmes les moins bien rémunérées ont un salaire maximum inférieur de 5 % à celui des hommes (1 247 euros contre 1 319 euros). Le salaire minimum des 10 % des femmes les mieux rémunérées est inférieur de 19 % à celui des hommes (soit 3 314 euros pour les femmes contre 4 107 euros pour les hommes). Au niveau médian, les femmes gagnent un salaire inférieur de 12 %, ce qui représente un écart de 235 euros par mois avec leurs homologues masculins.

Les inégalités de salaire entre les sexes sont les plus fortes chez les cadres supérieurs, donc parmi les salaires les plus élevés : les femmes cadres gagnent 18 % de moins que les hommes cadres. À l’inverse, l’écart le plus faible est constaté parmi les employés (- 6 %), une catégorie majoritairement féminine.

Les écarts de salaire à temps plein traduisent principalement le fait que les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans les positions professionnelles les mieux rémunérées. Tout se passe comme si un « plafond de verre » empêchait les femmes d’atteindre les postes aux hauts et très hauts niveaux de salaires, et comme si les métiers majoritairement féminins étaient systématiquement moins valorisés.

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